Impacts de la fin progressive du bouclier tarifaire sur les projets de rénovation énergétique

Le prix de l’électricité augmente de 10% pour les particuliers (et plus précisément pour tous les abonnements dont la puissance souscrite est inférieure ou égale à 36kVA) en France, à compter de ce jour, 1er août 2023. Il s’agit d’une nouvelle étape dans la fin progressive du bouclier tarifaire.

DataHome n’a pas vocation à prendre position dans le débat très politique quant aux mesures de protection des consommateurs d’énergie face aux hausses des prix faisant suite à la crise Covid-19 et la guerre en Ukraine.

Impact du bouclier tarifaire

En revanche DataHome se juge légitime à commenter le signal qu’envoie cette hausse par rapport à un projet et/ou une décision de rénovation énergétique de votre logement.

Dans le cadre d’une étude utilisant une méthodologie réglementaire, il est recommandé de calculer des indicateurs de rentabilité des projets en faisant des comparaisons avant/après en intégrant une hausse des prix de l’énergie qui serait régulière et à hauteur de 3% par an.

La présente hausse est donc très largement supérieure à cette hypothèse réglementaire, d’autant plus qu’une hausse précédente de 15% a déjà eu lieu le 1er février 2023. Elle est par ailleurs différenciée selon les énergies, ce qui impact les arbitrages entre les différentes sources d’énergies possibles.

De manière générale, une hausse des prix de l’énergie vient mécaniquement améliorer la rentabilité financière d’un projet visant à réduire la consommation énergétique. Et plus les prix augmentent vite et plus la rentabilité des travaux augmente.

Comme par ailleurs il est question de relever le taux de TVA de 10% à 20% pour les travaux de rénovation (mais peut-être pas les travaux de rénovation énergétique qui resteraient à 5.5% ?), il semblerait que réaliser les travaux au plus tôt est la meilleure des options.

Cette conclusion intermédiaire doit cependant être modérée dans le cas où les prix se mettraient à faire le yoyo, à la hausse, mais également à la baisse, comme cela a pu être le cas pour les prix de l’électricité sur les marchés de gros entre 2007 et 2011 : après une forte hausse qui a incité les acteurs à investir fortement, les conditions de marché ont installé une longue période de prix bas, ce qui a obéré la rentabilité de nombreux équipements de production. La hausse actuelle, principalement liée à la guerre en Ukraine mais également à un recul de la mondialisation et à des choix coûteux quant au mix énergétique, devrait être pérenne. Notre recommandation d’anticiper au maximum les travaux est donc renouvelée.

Et même si la rentabilité financière n’est pas au rendez-vous, vous gagnerez forcément en confort.